Wednesday, August 13, 2008

Les journalistes couvrant les JO de Pékin étroitement encadrés et surveillés


AP - 13/8/2008

Le dalaï lama accuse la Chine de poursuivre la répression au Tibet

PARIS - Le dalaï lama a accusé mercredi la Chine de poursuivre la répression au Tibet, lors d'un entretien à huis clos au Sénat avec une quarantaine de députés et sénateurs.

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Le chef spirituel tibétain a souligné "la gravité de la situation au Tibet à la suite des événements du mois de mars, les Tibétains étant actuellement victimes d'arrestations arbitraires, d'exécutions sommaires et de tortures à mort", selon un compte-rendu du sénateur UMP Louis de Broissia, président du groupe d'information sur le Tibet. "Il a signalé un très fort renforcement de la présence policière et militaire" au Tibet et affirmé que "les Tibétains subissaient une nouvelle 'Révolution culturelle'".

Selon le dalaï lama, cité par M. de Broissia, "le gouvernement chinois aurait l'intention, après la fin des Jeux olympiques, de faire venir un million de Chinois supplémentaires" au Tibet. Dans ces conditions, "une forme de pression politique (est) nécessaire sur le gouvernement chinois pour l'amener à faire enfin preuve de bon sens", selon lui.

Le Sénat n'ayant pas mis de salle à disposition pour cette rencontre -la plus politique de la visite du dalaï lama en France-, le sénateur UMP Hubert Haenel avait proposé de le recevoir dans son bureau, ainsi qu'une quarantaine de députés et sénateurs membres des groupes d'amitié parlementaires France-Tibet.

C'est "honteux", s'est insurgé le député socialiste Jean-Louis Bianco, au sujet des conditions dans lesquelles le chef spirituel tibétain a été reçu. "On ne se cache pas pour recevoir le prix Nobel de la paix. On le reçoit avec un minimum d'honneurs", a-t-il déclaré. "Je trouve que ça ne fait pas honneur à notre pays".

Selon le député UMP Lionnel Luca, président du groupe d'études sur le Tibet, le dalaï lama "nous a clairement indiqué que nous devions continuer à exercer nos pressions en Europe". "En le recevant ainsi au Sénat, c'est aussi dire à l'ambassade de Chine que ce n'est pas elle qui commande en France".

Selon l'ancien ministre socialiste Jack Lang, le dalaï lama a ainsi décrit la situation au Tibet: "Pendant les Jeux olympiques, la répression continue", a résumé le député socialiste, soulignant le "grand sens des responsabilités" du leader tibétain. "Il souhaite établir un dialogue avec les autorités chinoises pour trouver une solution", a-t-il expliqué. "La Chine se grandirait en reconnaissant les droits culturels des tibétains".

"Il nous a brossé un tableau dramatique de la situation au Tibet", a confirmé à l'AP Jean-Louis Bianco. "Il était très préoccupé", alors que "jusqu'ici il n'y a pas eu un millimètre d'avancée" dans les discussions avec la Chine.

M. Bianco a vivement critiqué l'attitude des autorités françaises, qui cachent mal leur embarras au sujet de cette visite. Soucieux de ne pas froisser la Chine pendant les Jeux olympiques, le chef de l'Etat ne recevra pas le leader tibétain pendant son séjour en France.

Selon le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi, Nicolas Sarkozy le recevra le 10 décembre prochain à Paris avec "l'ensemble des Prix Nobel de la paix", ce que ne confirmait pas l'entourage du dalaï lama mercredi.

"Cela n'a pas vraiment la même signification", a souligné M. Bianco, qui avait auparavant traité Nicolas Sarkozy de "carpette". "Je trouve qu'on est passé sous la table" en assistant à la cérémonie d'ouverture des JO le 8 août à Pékin.

Roger Karoutchi a vivement réagi mercredi aux critiques de M. Bianco. Il a exprimé dans un communiqué "sa plus profonde indignation après (ces) propos scandaleux" et "insultants". Le secrétaire d'Etat a fait part de son intention de "saisir dans les plus brefs délais" le président de l'Assemblée nationale, sans donner plus de précisions. AP
http://fr.news.yahoo.com/ap/20080813/tpl-chine-france-tibet-dalai-lama-parlem-cfb2994.html



Pendant les jeux, la répression au Tibet continue, affirme le dalaï lama aux élus

Par Samir TOUNSI AFP - 13/8/2008


PARIS (AFP) - Pendant les Jeux Olympiques, la Chine poursuit sa répression au Tibet, a assuré le dalaï lama à la quarantaine d'élus qu'il a rencontrés au Sénat mercredi, au deuxième jour très politique de sa visite en France "principalement spirituelle".
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Le chef religieux et temporel des Tibétains, en exil en Inde, a été reçu à huis clos pendant près d'une heure et demie dans un petit bureau du Sénat où se serraient sénateurs et députés de tous bords.
A sa sortie, il a salué "l'amitié" qui le lie aux parlementaires français: "une fois que vous devenez amis, cette amitié doit durer jusqu'à la mort, si ce n'est jusqu'à votre prochaine naissance", a plaisanté le 14e dalaï lama, qui est, dans la tradition tibétaine, la réincarnation de son prédécesseur.

"Qu'attendez-vous de la France?", lui lance en anglais un des journalistes qui l'attendent dans la cour d'honneur. Et le dignitaire bouddhiste de retourner la question: "que pouvez-vous faire?", avant de s'engouffrer en riant dans sa voiture escortée par trois motards.
Le ton a semblé autrement plus grave pendant l'entrevue: "il a dit que la répression (au Tibet) était dure et féroce", a témoigné Louis de Broissia (UMP), maître de cérémonie en tant que président du groupe des études franco-tibétaines au Sénat.

"Pendant que se déroulent les Jeux (Olympiques), l'oppression du peuple tibétain et la répression continuent", selon le sénateur PS Robert Badinter.
"Il a décrit ce qu'est la situation au Tibet, les violences depuis le mois de mars, les exécutions, les arrestations", complète le député PS Jack Lang.

Le dalaï lama a aussi déclaré que la Chine voulait envoyer "un million de colons" supplémentaires au Tibet pour "diluer" la culture et la résistance tibétaines, ont témoigné tous les parlementaires.
"Il a demandé le plus grand soutien possible de l'Europe. Il pense qu'il n'y a que la pression politique pour faire évoluer un régime totalitaire", selon le député PS Jean-Louis Bianco (PS).
"Essayez de faire de telle sorte que la Chine puisse répondre autrement que par la répression à la main tendue que nous lui offrons", a aussi demandé le prix Nobel de la paix 1989 aux élus, selon le député Nouveau centre (NC) Philippe Folliot.

Alors que l'absence de rendez-vous avec Nicolas Sarkozy a fait polémique, le ministre Roger Karoutchi indiquait pendant l'entrevue au Sénat que le dalaï lama devait être reçu le 10 décembre à Paris par le président, avec l'ensemble des prix Nobel de la paix.

"En fait, j'ai prévu à cette date de me rendre en Pologne", a commenté celui que les bouddhistes appellent "Sa Sainteté".
Samedi, Ségolène Royal rencontrera le leader tibétain à Nantes, dont le député-maire socialiste Jean-Marc Ayrault le recevra lundi.
Le matin même sur France 2, Jean-Louis Bianco (PS) avait estimé que la France se comportait comme une "carpette" en recevant avec discrétion le dalaï lama pendant son séjour de 12 jours.
"Jean-Louis Bianco a une fois encore perdu son sang-froid", a réagi l'UMP.

"J'aurais souhaité que le président de la République puisse le recevoir", estime de son côté Louis de Broissia, qui n'exclut pas une rencontre avec Bernard Kouchner, ce que le quai d'Orsay ne confirmait ni ne démentait.

"Le président s'est engagé à le recevoir. Il fera quelque chose qu'aucun de ses prédécesseurs n'a fait jusque là. Nous verrons. Je garde l'espoir", affirme Lionnel Luca (UMP), qui ajoute: "le recevoir au Sénat, c'est aussi dire à l'ambassade de Chine que ce n'est pas elle qui commande en France".
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080813/tts-france-tibet-parlement-religion-boud-c1b2fc3.html



Les journalistes couvrant les JO de Pékin étroitement encadrés et surveillés




Par Tim Sullivan AP - 13/8/2008

PEKIN - Au centre de presse des Jeux olympiques, à Pékin, les journalistes de la presse étrangère couvrant les compétitions sont très bien traités... tant qu'ils ne s'intéressent pas à des sujets "sensibles" comme le Tibet.

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Il y a toujours quelqu'un pour ouvrir la porte de la cafétéria, toujours quelqu'un pour jeter ou trier vieux papier et détritus, guider les journalistes vers le bon couloir, le bon bureau, le bon autobus effectuant les navettes entre les différents sites. Il y a aussi de jolis arrangements floraux, un peu ignorés. L'après-midi, café et petits gâteaux sont servis gratuitement, ce qui attire plus de monde.

Les nombreux bénévoles et responsables de la sécurité sont aux petits soins, jamais avares de sourires, de "bonjour", "je vous en prie", "s'il vous plaît". Mais près d'une semaine après la cérémonie d'ouverture des JO, les journalistes savent qu'ils sont étroitement encadrés, surveillés, voire empêchés de travailler.

Mercredi, ainsi, un reporter de la chaîne de télévision britannique ITV, John Ray, a été interpellé et plaqué au sol par des policiers alors qu'il couvrait une manifestation de plusieurs militants pro-tibétains qui ont déployé une banderole près des installations olympiques. Il a finalement été relâché, après avoir pu prouver qu'il était journaliste et dûment accrédité.

C'est le dernier en date d'une série d'incidents avec des journalistes étrangers, malgré l'engagement des autorités chinoises avant les JO de laisser la presse étrangère travailler librement. Des promesses "vaines", a souligné dans un communiqué mercredi Reporters sans Frontières.

Le 4 août dernier, notamment, deux journalistes japonais ont été interpellés et frappés par des policiers dans le Xinjiang (nord-ouest), province chinoise où vit une population à majorité musulmane. Turcophone, une partie de la population ouïghoure est animée par des ressentiments envers le pouvoir central de Pékin et souhaite l'indépendance ou une autonomie accrue pour leur province, frontalière avec plusieurs pays d'Asie centrale. Le 10 août dernier, un journaliste et un photographe de l'Associated ont eux aussi été interpellés quelques heures dans la même région.

C'est un des sujets "sensibles", avec le Tibet, que la presse étrangère est priée de ne pas aborder. "L'engagement pris par la Chine que la presse serait libre pendant les Jeux ne s'est tout simplement pas matérialisé", constate Bob Dietz du Comité pour la protection des journalistes, organisation indépendante dont le siège se trouve à New York.

"Je peux vous donner un principe général, à savoir que le gouvernement chinois fait preuve d'une attitude ouverte et positive. Il accueille les journalistes qui viennent en Chine et couvrent les Jeux de Pékin", a fait valoir Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Les autorités chinoises, a-t-il assuré, sont "très préoccupées" de ce qui est arrivé aux journalistes japonais. Toutefois, remarque-t-il, "les responsables locaux ont le droit de prendre certaines mesures".

Une journaliste européenne travaillant depuis plusieurs années à Pékin a expliqué à RSF être constamment suivie, filmée, photographiée. Plusieurs Chinois ont été arrêtés la semaine dernière après lui avoir accordé des interviews, a-t-elle témoigné sous couvert de l'anonymat. Il s'agit d'habitants du quartier en pleine rénovation de Qianmen à Pékin, dont une femme responsable d'une association d'expulsés qui a porté plainte contre le gouvernement pour des indemnisations trop faibles.

Plusieurs Chinois ont été "placés en détention après s'être exprimés à des médias étrangers" et d'autres sont "harcelés par les autorités de peur qu'ils ne protestent durant les Jeux", ajoute RSF. En définitive, souligne l'organisation de défense de la liberté de presse, "le début des épreuves olympiques n'a en rien profité aux défenseurs des droits de l'Homme chinois qui continuent à être arrêtés, surveillés ou menacés". AP

http://fr.news.yahoo.com/ap/20080813/twl-jo-chine-presse-2f4e741.html

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