Saturday, August 9, 2008

GEORGIE Ossétie : Bush exige l'arrêt des combats



GEORGIE
Ossétie : Bush exige l'arrêt des combats

NOUVELOBS.COM 09.08.2008 16:02


La Géorgie, qui a instauré l'"état de guerre" pour 15 jours, a quant à elle annoncé qu'elle n'excluait pas de faire appel à la communauté internationale pour une aide militaire directe. La Russie assure de son côté contrôler la capitale ossète, tandis qu'un nouveau front s'ouvre en Abkhazie, autre région séparatiste.

(c) Reuters
Pour la deuxième journée consécutive, de violents combats ont lieu, samedi 8 août, dans la province séparatiste d'Ossétie du Sud en Géorgie, entre les forces russes et géorgiennes. Le Parlement géorgien a unanimement voté samedi l'instauration de l'état de guerre pour quinze jours.

Le président américain George W. Bush a quant à lui réclamé samedi à Pékin l'arrêt "immédiat" des combats et l'arrêt des bombardements russes. L'artillerie géorgienne aurait de nouveau ouvert le feu samedi vers 11h55 (09h55 GMT) sur Tskhinvali, la capitale de la région pro-russe d'après l'agence de presse russe interfax. La Géorgie n'exclut pas de faire appel à la communauté internationale pour une aide militaire directe, a par ailleurs déclaré le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien, Alexandre Lomaïa. Selon la télévision publique géorgienne, l'aviation russe aurait également bombardé samedi une région du territoire séparatiste d'Abkhazie contrôlée par les Géorgiens.

Terreur à Gori

Des centaines d'habitants ont fui samedi la ville de Gori, dans le nord de la Géorgie, après des raids aériens russes qui auraient fait de nombreuses victimes, selon des témoins.
Un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux peu après les bombardements a vu plusieurs bâtiments d'habitation en ruines, dont certains étaient en feu, et des habitants terrifiés, se préparant à quitter les lieux.
Des autobus et des automobiles transportant des réfugiés sont partis en direction de la capitale géorgienne, Tbilissi.
Aucun bilan officiel sur le nombre des victimes n'a pu être obtenu, mais des témoins ont raconté à l'AFP qu'il y avait eu plusieurs morts.
Des avions militaires russes ont effectué au moins trois raids sur Gori et sa région entre 10h30 et 14h30 heures locales (04h30 et 08h30 GMT), a affirmé une porte-parole du ministère géorgien de la Défense, Nana Intskirveli.
Les attaques russes ont visé un pont et une base militaire près de Gori, mais touché aussi une zone d'habitation, a-t-elle ajouté.
Les raids ont cessé après que les forces géorgiennes eurent abattu l'un des avions russes, selon la porte-parole.
Gori est la plus grande ville géorgienne à proximité de la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud, en Géorgie, où des combats faisaient rage entre forces russes et géorgiennes.

"Aide militaire directe internationale"

Le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien, Alexandre Lomaïa a affirmé que la Géorgie a abattu jusqu'à présent 10 jets russes et détruit 30 chars russes. "Les pertes au sein de la population civile dans les villes bombardées par les Russes s'accroissent" et "il pourrait y avoir actuellement plus de 100 morts en Géorgie chez les civils et les militaires", a-t-il ajouté.
La Géorgie n'a par ailleurs pas exclut de faire appel à la communauté internationale pour une aide militaire directe faisant état de ressources inéquitables en rapport avec les forces russes.
Le président américain George W. Bush a réclamé quant à lui samedi à Pékin l'arrêt "immédiat" des combats en Ossétie du Sud, territoire séparatiste pro-russe de Géorgie, et l'arrêt des bombardements russes.
"Le Géorgie est un pays souverain et son intégrité territoriale doit être respectée", a dit George W. Bush dans une brève déclaration à Pékin.
Le président russe Dmitri Medvedev a également dénoncé, dans une conversation téléphonique avec son homologue américain George W. Bush, les "actions barbares" de la Géorgie qui ont fait des "milliers de victimes", a rapporté le Kremlin.

"Violation choquante des lois internationales"

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a déclaré dans une interview à la BBC samedi que la Russie ne veut pas de guerre avec la Géorgie et s'efforce simplement de restaurer l'ordre en vigueur en Ossétie du Sud avant l'escalade du conflit cette semaine,
"Non, non, non", même si le président géorgien Mikheïl Saakachvili "ne cesse de répéter que nous voulons amputer une partie du territoire géorgien", a-t-il ajouté, interrogé sur une guerre éventuelle avec la Géorgie.
Le ministre lituanien des Affaires étrangères Petras Vaitekunas qui se trouve en Géorgie a estimé quant à lui que la Russie avait franchi "toutes les lignes rouges" en pénétrant sur le territoire géorgien, évoquant "des éléments visibles d'agression et de violation choquante de lois internationales avec de graves conséquences pour la stabilité et la sécurité régionale et euro-atlantique".

"Complètement libéré"

L'armée russe a par ailleurs affirmé avoir "libéré" Tskhinvali, la capitale que les Géorgiens disaient contrôler totalement ainsi que les hauteurs environnantes.
Dans la matinée la Géorgie avait annoncé contrôler "totalement Tskhinvali et les hauteurs environnantes".
Le ministère russe de la Défense a également confirmé samedi avoir perdu deux avions militaires mais a démenti avoir bombardé des populations civiles comme l'affirme Tbilissi.
"A l'heure actuelle, les forces aériennes géorgiennes ont abattu un nombre total de sept appareils aériens russes", a déclaré par ailleurs le ministre adjoint de la Défense géorgien Baru Kutelia, à la télévision.

Destruction du port de Poti

Le ministre géorgien de l'Intérieur avait déjà accusé la Russie d'avoir mené de nouvelles frappes aériennes sur trois bases militaires et des installations stratégiques près de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, par où transite le pétrole à destination de l'Occident.
Les bombardements russes ont "complètement dévasté" le port géorgien de Poti, site "clef" pour le transport d'hydrocarbures de la Caspienne, a de plus affirmé samedi la diplomatie géorgienne dans un communiqué, tandis que le président russe Dimitri Medvedev annonçait qu'une opération militaire des forces russes était en cours dans la région indépendantiste en vue de "contraindre la partie géorgienne à la paix", selon l'agence Interfax.

Diplomatie

La réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'escalade du conflit a, de son côté, été suspendue vendredi jusqu'à samedi sans accord sur un document, a annoncé le président du Conseil de sécurité. La Russie, qui soutient la région séparatiste, dit vouloir protéger ses forces de maintien de la paix et les civils, alors que la majeure partie de la population possède des passeports russes.
Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana poursuit quant à lui ses consultations internationales sur le conflit de l'Ossétie du Sud, en appelant par téléphone le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Le chef de la diplomatie de l'UE devrait aussi "dans les jours qui viennent" s'entretenir avec le président russe Dmitri Medvedev.

30.000 réfugiés selon les autorités russes

Le président géorgien a de plus qualifié de "mensonges flagrants" les informations faisant état de 1.500 morts en Ossétie du sud, affirmant qu'il n'y avait "pratiquement pas de civils tués".
Le vice-Premier ministre russe Sergueï Sobianine cité par l'agence russe Interfax a estimé, samedi à plus de 30.000 le nombre de réfugiés ayant fui l'Ossétie du sud depuis le début de l'offensive.
"La situation humanitaire est catastrophique", a-t-il ajouté.
La télévision publique géorgienne affirmé quant à elle samedi matin que l'aviation russe aurait bombardé la ville de Gori, dans le nord de la Géorgie, tuant plusieurs civils et détruisant des immeubles d'habitation, information démentie par les autorités russes.

La population en fuite

D'après des témoins, des centaines de civils ont probablement été tués et la majeure partie de la capitale régionale Tskhinvali était en ruines. Des chars géorgiens calcinés et des cadavres jonchaient les rues et des tirs sporadiques ont retenti toute la nuit et en début de matinée.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au moins 1.000 personnes ont franchi la frontière pour se rendre en Ossétie du Nord - qui fait partie de la Fédération de Russie. Le Croissant rouge turc a annoncé samedi avoir dépêché un hôpital de campagne et une équipe de personnels soignants à la frontière entre la Turquie et la Géorgie pour venir en aide aux victimes du conflit, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Des civils terrifiés sortaient des caves où ils étaient réfugiés pour s'aventurer dans les rues et tenter de trouver des provisions. Les bombardements aériens et à l'artillerie ont privé la ville d'électricité, de gaz, ainsi que d'approvisionnement en eau et nourriture

Départ du contingent géorgien d'Irak

Le colonel Bondo Maisuradze, chef du contingent géorgien en Irak, a affirmé quant à lui que ses 2.000 hommes, se préparaient à quitter l'Irak d'ici trois jours.
"Nous sommes actuellement dans la phase intense de préparation au départ. Nous attendons le feu vert de Tbilissi pour partir aujourd'hui, demain ou après demain", a-t-il dit.
Quelque 2.000 soldats géorgiens sont déployés près de Kout et près de Baqouba, la capitale de la province de Diyala, à 70 km au nord-est de Bagdad, une des régions réputées les plus dangereuses d'Irak et où Al-Qaïda est particulièrement implantée.
Des soldats géorgiens sont également présents dans la zone verte, le secteur ultra-fortifié de Bagdad qui accueille l'ambassade des Etats-Unis et les institutions du gouvernement irakien.

La pire crise depuis 1992

C'est la pire flambée de violence depuis que la province a gagné de facto son indépendance dans une guerre contre la Géorgie qui a pris fin en 1992. Les Russes assuraient le maintien de la paix en Ossétie du Sud mais la Géorgie affirme qu'ils servent la cause des séparatistes. La Russie, qui a accordé la citoyenneté russe à la plupart des résidents de la région, semblerait pouvoir peser d'un poids décisif dans la cessation des combats.
La Géorgie, qui se situe au bord de la mer Noire, entre la Turquie et la Russie, a irrité Moscou en cherchant à adhérer à l'OTAN, ce qui affaiblirait l'influence de Moscou dans la région. (Avec AP et AFP)

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080809.OBS6752/ossetie__bush_exige_larret_des_combats.html

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