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La Géorgie lance un appel à la communauté internationale
NOUVELOBS.COM 09.08.2008 16:02
Si la Russie reste impunie, "le monde entier aura des problèmes", a lancé le président géorgien, alors que son homologue russe a souligné que la Russie ne laissera pas "impunie la mort de ses "compatriotes" en Ossétie du Sud.
Mikhaïl Saakashvili
(Reuters)
La Géorgie a lancé un appel, vendredi 8 août, à la communauté internationale, lui demandant de stopper "une agression militaire directe" de la Russie sur son territoire, a déclaré à la BBC la ministre géorgienne des Affaires étrangères.
Si la Russie reste impunie, "le monde entier aura des problèmes", a affirmé le président géorgien Mikheïl Saakachvili dans une interview à CNN. "La Russie mène une guerre contre nous sur notre propre territoire et nous sommes dans une situation d'autodéfense contre un voisin grand et puissant", a ajouté le président. Il a comparé l'entrée de chars russes en Géorgie à celle des troupes soviétiques en Afghanistan en 1979 et à celle des forces du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en 1968.
La Russie ne laissera pas "impunie" la mort de ses "compatriotes"
La Russie ne laissera pas "impunie la mort de ses "compatriotes" en Ossétie du Sud, avait affirmé plus tôt le président russe Dmitri Medvedev, assurant que la Russie défendra les ressortissants russes "où qu'ils se trouvent".
Au cours d'une réunion du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev avait déclaré que "conformément à la Constitution, et à la législation fédérale, en tant que président de la Fédération de Russie, je suis obligé de défendre la vie et la dignité des citoyens russes, où qu'ils se trouvent".
"Nous ne permettrons pas que la mort de nos compatriotes reste impunie, les coupables recevront le châtiment mérité".
L'OSCE réclame la fin immédiate des opération militaires
Le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Finlandais Alexander Stubb, a de son côté appelé vendredi à une fin immédiate des opération militaires en Ossétie du Sud.
"J'exhorte les Géorgiens, les Ossétiens du Sud et les Russes à cesser le feu, à mettre fin aux opérations militaires et à arrêter toute nouvelle escalade", a-t-il déclaré dans un communiqué reçu à Vienne.
L'OSCE va dépêcher immédiatement son envoyé spécial Heikki Talvitie en Géorgie pour tenter de ramener le calme en Ossétie du Sud, a annoncé vendredi la Finlande, présidente en exercice de l'OSCE.
"Le ministre des Affaires étrangères (Alexander) Stubb a décidé de dépêcher son envoyé spécial Heikki Talvitie en Géorgie qui se prépare à partir dans la région", a indiqué le ministère finlandais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Appel à un cessez-le-feu immédiat
De son côté, Washington a appelé à un cessez-le-feu immédiat en Ossétie du Sud et décidé d'envoyer un émissaire dans la région pour se joindre aux efforts internationaux de médiation, a annoncé un porte-parole du département d'Etat, Gonzalo Gallegos. "Toutes les parties" sont appelées à résoudre pacifiquement le conflit, avait déjà demandé la Maison Blanche, tandis que le secrétaire général de l'Otand, Jaap de Hoop Scheffer, a appelé à un "arrêt immédiat des affrontements armés" et à l'ouverture de "discussions directes" entre les parties en conflit. Washington a par ailleurs nié toute implication des forces militaires américaines dans le conflit entre la Géorgie et la Russie.
Londres a joint sa voix, vendredi, aux appels internationaux à un cessez-le-feu immédiat en Ossétie du Sud, selon un communiqué du Foreign office.
"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat des combats en Ossétie du Sud et à une reprise du dialogue direct entre toutes les parties", a déclaré un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
L'Union européenne, les Etats-Unis et l'Onu ont appelé à un arrêt immédiat des violences en Ossétie du Sud alors que la communauté internationale craint que le conflit ne dégénère en véritable guerre entre la Russie et la Géorgie.
L'UE divisée
La Litunanie a pour sa part décidé d'envoyer en Géorgie son ministre des Affaires étrangères Petras Vaitekunas. Il se rendra dès vendredi en Géorgie pour examiner la situation sur place et en "informer ses partenaires de l'Union européenne", selon un communiqué officiel à Vilnius.
Le ministre effectue ce déplacement sur une demande expresse du président lituanien Valdas Adamkus, selon ce communiqué laconique.
Avant de partir, Petras Vaitekunas a consulté ses homologues polonais, finlandais, suédois, ukrainien et letton.
Dans un autre communiqué, le ministère des Affaires étrangères a critiqué Moscou pour son incapacité à gérer une opération de maintien de la paix en Ossétie.
"Les événements des derniers jours continuent de semer le doute à savoir si le pays qui s'est engagé dans une mission de maintien de la paix est capable de l'assurer", selon ce texte.
Le président polonais Lech Kaczynski a en revanche condamné vendredi l'ingérence dans les affaires internes de la Géorgie. "Le président considère que toute ingérence dans les affaires internes de la Géorgie est inadmissible", selon un communiqué publié par son bureau.
"Le président considère que l'intégralité territoriale de la Géorgie dans ses frontières légitimes reconnues par la communauté internationale et sa pleine souveraineté doivent être respectées sans conditions", toujours selon le communiqué qui à aucun moment ne nomme la Russie.
La Pologne soutient fortement les aspirations européennes et atlantiques de la Géorgie. Les deux pays entretiennent des relations diplomatiques intenses.
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